Au Nom du Clément Miséricordieux

 

Testament béni

Louange à Allah, Seigneur des mondes, et prière et paix sur Seydina Muhammad, le Prophète fidèle et respectueux du Dépôt, la miséricorde offerte aux mondes, le meilleur guide jusqu’au jour de la résurrection et du jugement, sur sa famille et sa descendance purifiées, et qu’Allah agrée tous les savants consciencieux qui invoquent Allah abondamment, parmi la multitude d’élus autorisés (par Allah) et le groupe des héritiers (muhammadiens).

La voie qui guide vers Allah, et le chemin qui mène vers Lui par l’enseignement de l’invocation est –chez les gnostiques  à travers toutes ses stations – la voie la plus droite et l’itinéraire le plus clair. Elle est chez ceux qui ont goûté les délices de la foi, la plus grande guidance et la plus réussie des méthodes. C’est dans la voie que se dissipent les voiles des cœurs de celles et ceux qui y sont affiliés, et où les ennuis disparaissent. C’est par la voie qu’on atteint, dans l’enceinte de la Subtilité et de la Protection, les stations des purs. C’est à travers la voie que l’on parvient à la science qui permet d’adorer Allah véritablement, avec une sincérité épurée des tracas. Après tout ce qui est après, jusqu’à l’infini, il n’y a d’existence que pour Allah, et avant tout ce qui est avant, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de connaissance (conscience), il n’y a d’existence que pour Allah. Dans l’océan de l’unicité, les individualités s’effacent et les égoïsmes s’enterrent. Dans la présence de l’essence Muhammadienne se confirment les droits de la servitude envers Allah l’Unique, le Seul, le Recours Suprême et Efficient. Il est nécessaire à l’humble serviteur Hamza Ibn Al ‘Abbâs Al-Boutchîchî Al-Qâdirî de rendre grâce, de remercier le Reconnaissant, et par le biais de cette gratitude, d’annoncer publiquement une fragment de ce que recèle le for intérieur, pour louer et rendre grâce au Seigneur des faveurs, pour se soumettre ainsi à la loi divine et afin de rendre manifeste [ce bienfait d’Allah] par la sagesse de l’expression claire. Louange à Allah pour le sens « intérieur » de l’adoration qu’Il nous a octroyé, et pour ce dont Il nous a fait hériter:  la fonction de guidance, afin de mettre les cœurs sur la bonne voie et les élever jusqu’à ce qu ‘ils finissent par s’attacher à Lui Seul. Et c’est là une faveur et une grâce de Dieu le Très Haut : (“les dons de ton Seigneur ne sont pas limités”, Coran 17,21).

Bonheur pour toi et félicitation de l’agrément d’Allah et Sa satisfaction du repentir des pères et des grands pères, et la générosité des gens de la certitude, des véridiques et des gens de l’effort. Faveur (récompense excellente) provenant de Lui, qu’Il soit sacralisé et béni, Il a prescrit, par Sa miséricorde, l’héritage, pour les vivants, des richesses matérielles. Il ne Lui serait pas impossible, gloire à Lui, de prescrire par la même condition cet héritage en ce qui concerne les richesses subtiles (secret spirituel déposé dans le coeur).

Des bonnes nouvelles qui étaient déjà annoncées par notre père –qu’Allah le prenne dans sa Miséricorde- se sont confirmées –louange à Allah-. Allah a gratifié notre père dans l’autorisation qu’il nous avait octroyée et distinguée et pour laquelle il avait fait témoigner nos frères les Foqara. Ceci, après avoir évoqué cette autorisation par l’allusion, a été fait EXPLICITEMENT, et enfin en rédigeant par écrit un testament enregistré suivant les règles en vigueur. On a bien vu cette autorisation et les croyants l’ont vue jaillir en abondance, au milieu de bénédictions et de lumières. Elle n’a pas tardé à s’épanouir et à se propager, pour permettre, dans des  pays proches et lointains, à des groupes divers d’hommes et de femmes, de moins jeunes et de jeunes notamment, d’en cueillir  les fruits. Ces mêmes personnes ont revivifié la voie suivant ses convenances, et ont connu le bonheur grâce à la voie, car Allah leur a permis la revivification des rites de l’appartenance à l’invocation (Dhikr) suivant ses fins. Ceci, dans une facilité prônée par la Sunna, et un rapprochement qui correspond aux conditions de notre époque et qui sauve la communauté. La voie facilite le chemin du repentir (retour à Dieu), et aide à accomplir ce qu’Il a légiféré pour nous, concernant les piliers de la religion; la voie permet de se parer des vertus de la droiture et de l’agrément divin. Allah a, par la guidance de l’amour et du compagnonnage spirituel, réuni dans cette voie ceux qu’Il a voulu gratifier en les faisant  aspirer à Sa Face et atteindre, par ce compagnonnage, évoqué dans le livre saint, la récompense de dompter son ego et d’être fidèle au pacte ou serment (“Al ‘Ahd” en Arabe). Cette récompense s’est manifestée, tantôt par les goûts de la réalisation et de l’excellence, tantôt par les sciences de la compréhension du Livre et de la foi, tantôt par un  état spirituel parmi les états de la vertu, de la piété (crainte révérencielle) et de l’apaisement. Parmi les manifestations de Sa largesse et de Sa générosité, qu’Il soit exalté, et parmi Ses faveurs dans le début, l’achèvement et la perfection, se trouve cet arbre purifié, qui nous abrite sous son ombre, et qui est l’arbre de la réunion spirituelle pour invoquer Allah. Parmi ces manifestations et parmi Ses faveurs, il y a le fait que la plantation de cet arbre dans la terre Boutchchiyya Qâdiriyya avait été renouvelée par notre maître et notre cousin Sidi Boumédienne Ben Lemnaouer, avant qu’il ne prescrivit l’autorisation à notre père qui en a pris soin jusqu’à ce que cet arbre devienne plus solide. Notre père mourut après nous avoir autorisé à continuer à prendre soin  de la voie par une autorisation globale, complète et unifiante.

On a dépensé ainsi ce que nous avions de plus cher pour continuer à édifier et étendre les bienfaits de cette autorisation, en considération de sa noble valeur, et pour rendre hommage à ses droits et devoirs, en comptant sur le soutien et la force d’Allah, pour compenser notre faiblesse. Fait partie de la vénération de cette autorisation, et fait partie de cet hommage qui doit être rendu à ses droits et ses devoirs, le fait que nous attestons devant Allah -la Vraie Réalité- qu’Il soit glorifié, que l’autorisation que nous avons pour enseigner l’invocation et appeler à Dieu sur la voie de la pauvreté (l’humilité) se transmettra après notre mort à notre fils agréé  Moulay Jamâl Eddîn  puis après lui à son fils gratifié Moulay Mounîr. Gloire à Lui  le Très Haut, gloire à Lui donc, le Vivant, qui veille éternellement, Sa valeur est magnifiée, « Chaque échéance a son terme préécrit (ou : à chaque ère son livre) » (Coran 13,38). Où en sommes-nous dans la quête du Prophète, paix et bénédiction sur lui, au sujet duquel Allah avait révélé : « Muhammad n’est qu’un messager avant lequel les messagers sont déjà passés. Est ce que, s’il meurt ou s’il est tué, vous tomberiez dans l’apostasie ? Celui qui tombe dans l’apostasie (ou celui qui rompt son serment) ne nuira jamais en rien à Dieu et Dieu récompensera ceux qui rendent grâce » (Coran III,144). Dieu, qu’Il soit vénéré dit la vérité. Nous enjoignons à tous les aspirants à la Face d’Allah (le Très Haut), hommes et femmes parmi ceux qui ont pris avec nous le pacte et la promesse du repentir (du retour à Allah), de renouveler cette promesse et ce pacte avec notre héritier unique, autorisé et bien guidé, et notre conseil à leur égard est aussi de consolider la relation avec lui en vénération de son édifice scellé (en référence à l’authenticité de l’autorisation spirituelle du guide) par la formule « Lâ Ilâha illa Allah » (il n’ y a pas de divinité si ce n’est Allah).

La bonne nouvelle pour nous est qu’il s’agit d’une autorisation authentique, qui concerne aussi bien les invocations générales et particulières (spéciales) que l’éducation par les dons de l’aspiration spirituelle, la force de l’état spirituel et la sagesse de la parole. C’est une autorisation par laquelle le nombre des bien-guidés augmentera  par la force d’Allah, et par laquelle les aspects extérieurs de la loi divine ainsi que ses fins seront protégés par la volonté d’Allah. La tradition Muhammadienne (sunna) purifiée sera suivie en s’éloignant de l’ostentation et en aspirant à Son amour. Pour les sincères (qui ont une demande sincère), la proximité d’Allah sera atteinte par ce biais et par l’autorisation d’Allah. On implore Allah qu’Il répande les bienfaits par  l’expansion de Sa miséricorde.

Sidi Jamal est de notre progéniture argileuse, il a été élevé dans la pureté comme le savent les proches et les lointains. Allah l’a préparé pour les purs et hauts états de l’invocation dans lesquels il a été élevé et a grandi, jusqu’à ce qu’il ait eu une nouvelle naissance de la progéniture spirituelle de cette voie. Ses débuts étaient -Allah soit loué- lumineux, les signes annonciateurs révèlent à son endroit d’heureuses nouvelles, par une  providence prescrite auparavant par Allah. Ceci s’est confirmé par les preuves de la certitude qu’Allah octroie à ses serviteurs véridiques. Et il est après cela, par la grâce d’Allah, à la hauteur pour assumer les charges de cette voie, et dévoué dans sa fidélité aux représentations (formes) de la voie, par le biais de ce qu’Allah lui a inspiré de réussite, de bonne guidance, et de rapprochement , et dans la mesure de ce qu’Allah lui procure de soutien et d’aide. Il sera soucieux d’exercer un bon jugement envers tout le monde, et d’effectuer une prière permanente pour les responsables des musulmans (les dirigeants musulmans) et la communauté en général, d’être indulgent envers ses disciples, et de les éloigner des chemins glissants, des fauteurs de désordre, d’écouter attentivement les savants consciencieux, d’agir en bienfaiteur envers les pauvres et les personnes qui sont dans le besoin, et de prendre grand soin de la famille et des proches. La voie et nous-mêmes, désavouons quiconque ne se conformerait pas à l’application du contenu de ce testament, «Celui qui trahit son serment ne fait que se trahir lui-même et celui qui tient ses engagements envers Dieu, Dieu lui donnera un salaire immense » (Coran 48,10). Paix sur Ses serviteurs élus, et louange à Allah Seigneur des mondes.

 

Fait à Madagh le 12 Rabî‘ premier (troisième mois du calendrier musulman) de l’année 1411 après l’Hégire (l’émigration du prophète de l’Islam « paix et bénédiction sur lui »)

Qui correspond au 3 octobre 1990 de l’ère chrétienne

Signature de Sidi Hamza

Tampon des autorités compétentes.