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Rien n’est en dehors de Dieu. Il enveloppe toute chose. On ne peut contempler cela qu’après la réalisation spirituelle. Cette réalisation est un don ; elle est donnée par Dieu. Dans ce domaine, les sciences exotériquess ne servent à rien. Un savant des sciences exotériques a l’habitude de tout mesurer, de tout évaluer, de tout peser. Celui qui se situe au-delà de cette approche ne se pose plus ces problèmes.
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L’ouverture spirituelle (al-fath) est le dévoilement soudain de la Réalité divine et donc la fin de l’illusion. C’est comme une boule de neige que l’on jette dans l’océan. Dans cette image, la boule de neige représente l’ego (nafs) et l’océan, la Réalité divine (al-Haqq). La boule de neige n’est rien d’autre que de l’eau gelée. Une fois jetée dans l’océan, elle redevient liquide. L’ego n’a qu’une existence éphémère et illusoire, si on le considère en lui-même, coupé de son origine. Il en est de même pour la boule de neige ; si on se fie à son état présent, à sa consistance du moment, elle semble différente de l’eau, elle paraît être d’une nature originale. En réalité, elle n’est rien d’autre que de l’eau, une goutte semblable à toutes les autres gouttes de l’océan. Il n’y a en réalité qu’une eau et différents états de cette même eau.
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Il n’y a pas d’autre réalité que la Réalité Divine (la ilaha illa Allah).
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Celui qui est arrivé à percevoir l’Unité ne voit plus que Lui. Il se rend compte que toutes les formes habituelles, les formes humaines elles-mêmes, ne sont qu’illusion.
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La compréhension ne s’acquiert pas dans les livres. Il serait trop facile de se baisser et de ramasser tous les livres traitant du soufisme pour l’acquérir. La vraie science vous viendra de l’intérieur, de votre cœur. Seul le cœur est apte à percevoir la Réalité. Il comprend que rien n’est en dehors de Dieu.
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La sagesse est dans le cœur : celui qui veut avoir de l’eau dans son puits doit creuser ; plus il creuse, plus l’eau est abondante ; s’il arrête de creuser, l’eau ne dépasse jamais le niveau initial. Celui qui creuse ce puits ne doit pas croire que l’eau a atteint le niveau maximal ; il doit continuer de creuser, car le puits n’a pas de limite.
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Il n’existe que la Lumière. L’ego (nafs) a une enveloppe extérieure qui empêche de percevoir cette Lumière. L’homme ordinaire ne perçoit pas cette Lumière, il ne voit qu’ obscurité. Mais lorsque cette enveloppe a éclaté, la Lumière qui se trouve dans le cœur se mélange avec la Lumière de Dieu et on ne voit plus que cette Lumière divine : “Où que vous vous tourniez, là est la face de Dieu !“ (Coran). Le monde est comme une ombre éphémère. Tout comme lorsque le soleil se lève sur un objet, alors apparaît une ombre pendant un moment, puis cette ombre se dissipe.
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Les Connaissants de Dieu n’ont pas d’ombre, en vérité. Seuls les hommes encore inconscients les perçoivent comme des êtres doués d’ombre. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre ce que l’on rapportait du Prophète Muhammad : le fait qu’il ne faisait jamais d’ombre.
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Celui qui essaie de trouver un chemin grâce aux écrits d’Ibn Arabi ou des autres maîtres soufis du passé ne ferait que suivre leur ” djellaba”. Il restera à la surface des choses. Les méthodes varient en fonction des conditions des époques. Chaque méthode est adaptée à l’époque dans laquelle elle s’inscrit. Seul un maître vivant détient les clés de la progression initiatique adaptées à son époque.
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Quand on lit la biographie du Prophète, on est frappé par la similitude entre la nature des liens qui l’unissaient à ses Compagnons et celle de des liens entre maître et disciple, que nous vivons aujourd’hui dans la voie. En réalité, ce n’est qu’un seul et même enseignement qui se prolonge.
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Le cheminement doit être progressif pour éviter que le disciple ne devienne arrogant.
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Chacun s’attache aux qualités qui lui sont propres : le savant se croît supérieur à tout le monde par son savoir ; l’homme riche tire sa gloire de sa richesse et ils demeurent ainsi avec leur maladie. Seule l’éducation spirituelle peut les aider à s’en libérer.
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« La connaissance de Dieu est sans fin. Pour celui qui connaît Dieu, chaque étape est encore plus belle et plus merveilleuse que la précédente »
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« Ne désirez pas les ahwal (états spirituels), l’ouverture (al-fath), les visions etc.. Ne désirez que la connaissance de Dieu. Le désir des ahwal et des visions peut vous voiler à cette connaissance »
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« A votre mort, tout passera sauf votre connaissance de Dieu et vos œuvres »